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Photo du rédacteurJeunes Chasseurs d'IDF

L'expérience de guide de chasse de Clément, secrétaire du club

C’est la deuxième année que le club est présent dans les Landes sur la piste des capreolus capreolus. Cette année, un troisième membre est présent et c’est avec bonheur que nous accueillons Margaux dans le groupe pour guider nos chasseurs novices dans cette technique de chasse. Cette chasse où l’observation et la discrétion sont les maitres mots. Nous avons pris cependant un peu d’avance sur le groupe avec Margaux et Hugo, et nous nous sommes réservés (personnellement) l’opportunité de tirer un brocard, avant d’emmener un francilien dans le sillon de nos pas. Mais ceci est une autre histoire… C’est bien sûr grâce aux connaissances de terrain de Baptiste que nous pouvons espérer voir quelques brocards durant la semaine. Au-dessus d’une carte, notre landais nous fait part des parcelles prometteuses pour croiser le petit prince.

Il est 5h30 du matin et nous nous dirigeons avec Loris sur notre zone de chasse. Une grande plaine de maïs entourée par la route et un grand bois avec quelques boqueteaux présents nous doivent être favorable pour cette chasse matinale. J’emboite le pas sur Loris et nous marchons à pas de loup. Le soleil s’éveille tranquillement sur les Pyrénées. La plaine est bien calme. Nous finissons par croiser une chevrette furtivement dans le bois qui nous indique la présence des animaux. De retour en lisière de maïs, un large coup de jumelle abaisse mon optimisme à croiser un brocard. C’est calme et le soleil commence à monter dans le ciel, il n’est pas loin de 7h30 du matin. J’ai une autre idée en tête pour Loris mais il ne faut pas trop tarder. Le soleil chauffe vite dans le sud et les brocards ne mettent pas longtemps à rentrer au frais. Alors que tous les espoirs nous avaient quittés, un rapide coup d’œil me fait entrevoir une lisière de pin sur une prairie non fauchée. Je décide de tenter une approche sur cette prairie de la dernière chance avant de rejoindre le 4*4. En balayant du regard la prairie une tâche rousse apparait. En observant ce chevreuil de dos, il est facile d’identifier ce petit mâle sans la présence de brosse vulvaire. La question du trophée se pose, mais pour le premier chevreuil de Loris, on ne sera pas trop regardant. Enfin un seul bois entre les oreilles se dévoile. Aura-t-il la chance de tirer une « licorne » ? En installant la canne de pirsch, pour que Loris soit dans de bonnes conditions pour tirer. Il doute qu’il s’agit bien d’un mâle et hésite à faire feu. C’est une bonne réaction, il est, lui seul, responsable de son tir. Je lui fais part tout de même de mon assurance sur cet animal. Je suis derrière Loris avec mes jumelles, ce chevreuil prend son temps, il est serein. Il nous laisse entrevoir une nouvelle fois son bois. Enfin tout s’accélère, il relève la tête, se positionne parfaitement de profil et disparait ! Le coup de feu le foudroie, une action parfaite. Loris se retourne étonné. Il n’a pas tremblé et ne sait pas si son tir a fait mouche. Ça m’impressionne pour sa première action d’approche. Sûr de mon jeune prodige, je lui valide son tir. La bonne humeur nous tient. C’est une superbe action de chasse qui vient de se passer et Loris est pris du virus de l’approche. Baptiste ne m’avais pas menti il y avait bien des animaux dans cette prairie. Au final, deux bois dont un très petit viennent coiffer ce jeune brocard. Un beau tir de sélection sur une tête bizarre, au final c’est une bonne chose. Les honneurs sont rendus par la dernière brisée pour ce petit chevreuil. Il est temps de ramener le brocard au gite pour faire profiter aux autres membres du groupe de la bonne humeur matinale qui nous tient.

Yoan, un des trois jeunes présents cette semaine était guidé par Margaux. Sans réussite au tir, Margaux me demande si je peux l’emmener, le changement de carabine et de canne de pirsch sera peut-être la clé de la réussite. Le soir même du chevreuil de Loris, nous sommes partis sur un secteur connu pour l’avoir parcouru l’année passée avec Jean-Baptiste. Déposés par l’archer à l’extrémité du parcours, une première approche sur une chevrette dans une plantation de pins donna de l’espoir. Enfin surtout à moi, car les deux dernières sorties ont été couronnées de succès, et ne dit on pas "jamais deux sans trois" et un peu de superstition ne fait pas de mal. En traversant une palombière, c’est assez courant dans ce secteur, deux chevreuils s’aboient mutuellement dessus. Impossible de les voir, le soleil ne voulant pas faire partie du jeu ce soir, nous les abandonnons car la lumière se fera vite rare. L’espoir est de mise jusqu’à ce que la pluie s’en mêle. La lumière s’est bien tamisée et nous rentrons dans la dernière prairie. Dans l’ombre des grands arbres, je monte mes jumelles. Yoan n’y croit plus, il commence à être tard et la fatigue des sorties précédentes se fait sentir. Cependant, au fond de moi quelque chose dis que ce n’est pas fini, et dans les hautes herbes, une ombre furtive apparait. Et à mieux y regarder je distingue enfin un brocard en train de se repaitre des herbes mouillées. Enfin que nous allons pouvoir nous tester sur ce brocard. Toujours y croire jusqu’au bout. Je lui indique la direction du chevreuil. Il est quasiment invisible dans les herbes. Le vent étant de face c’est parfait pour l’approcher. C’est un fantôme, Yoan n’arrive pas à le distinguer. On tente le tout pour le tout, on va droit dessus accroupi. Moi devant avec la canne mon cœur s’emballe, on avance sans savoir où est ce chevreuil. Au bout de 50 mètres nous nous stoppons pour se mettre en position. Il est là, à 40mètres. Je positionne la canne pirsch, allume le point rouge sur la lunette. L’obscurité qui se fait oppressante, Yoan qui n’a pas encore vu le chevreuil n’arrive toujours pas à le distinguer. Je me mets discrètement derrière lui et lui indique l’animal. En effet seulement la tête dépasse. Il ne peut pas encore tirer. Il faut prendre son mal en patience et attendre que l’animal bouge. Je sens monter en Yoan l’excitation du premier grand gibier d’autant plus on l’entend brouter les herbes. Enfin il se décale, et je donne l’autorisation de tir, l’animal est parfaitement placé dans un espace dégagé. Le coup de feu retentit et plus rien ne bouge. Le brocard n’est plus. Cependant je vois la tâche sombre bougée. Partis en courant dans la direction de l’anschuss, il n’est pas question de perdre cet animal, pas à cette heure-là. Faute de dague et au besoin de faire le plus vite (pour ne pas laisser souffrir l’animal), je recharge la carabine et achève les souffrances de ce brocard d’une balle de cou. Enfin, nous somme sûr du résultat. Je suis content d’avoir réussi à récupérer cet animal dans l’instant d’autant que la pluie n’aurait pas arrangé la recherche du lendemain matin.

Après rendre la dernière brisée à ce beau « 6 pointes », c’est avec plaisir que je baptise pour la première fois un chasseur pour son premier gibier.

Il n’est pas si aisé de tirer un animal que l’on approche. C’est loin du tir de battue. L’animal recherché est dans son élément et rien ne doit le perturber. On est spectateur de la vie sauvage et on vient rompre cette quiétude. Les émotions que procure cette chasse sont difficiles à partager car c’est une chasse solitaire. La réussite ne tiens qu’à nous ! On se doit d’être précis dans tous nos actes, la connaissance des animaux, du territoire, notre approche et le tir. Ce moment est comme suspendu dans le temps, c’est seulement l’expérience qui permet de bien se calmer et de garder la tête froide. Cette montée d’adrénaline pour Yoan et moi passée, il faut dorénavant ramener le chevreuil au 4x4 et partir se reposer. Le retour dans les Yvelines se fait sentir. La fatigue est bien présente. Que d’émotions pour moi de faire partager aux jeunes chasseurs, ce que d’autres nous ont transmis les années passées. Les ressentis sont aussi forts que lorsque l’on tient la carabine. Elles sont même multipliées par deux lorsque, après le coup de feu, Loris et Yoan m’ont regardés avec un sourire qui en disait long sur ce qu’il venait de se passer dans leur jeune vie de nemrod. Il est certain que ce moment restera gravé dans leur esprit pour longtemps.

C’est avec plaisir que je vous emmènerais l’année prochaine. En attendant le club a besoin de vous, les membres du club, pour terminer l’intersaison et préparer la saison à venir. Comme on dis dans les Landes, adichats.

En Saint Hubert. Clément Deschamps Secrétaire général du CJCIDF


 


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